/Quasar/

Dans un jardin où les roses dialoguent avec les ronces. Dans un livre où chaque mot est encré dans ta chair. Car ta chair est ta mémoire. Reste là. Dans un bain où tu feras couler le pourpre de la vigne. Dans un parfum de mûres écrasées. Dans un ciel gris. Dans un bar où des gens ont gravé leurs noms sur les murs. Dans un champ de colza en fleurs. Dans une ligne droite ou Steve Mullings s’envole. Pour un centième de seconde. Reste là. Pour chaque méchanceté que tu n’as pas dites, et pour toutes celles que tu as dites en parfaite imparfaite. Pour la terre que tu as foulée chaque fois après l’échec. Pour les grands seigneurs des aubes multicolores. Pour les plis sucrés des petits cous. Pour l’orage/Pour la foudre/Pour Babylone. Dans la bulle de ton bain. Reste là. Et sur chaque digue que tu longeras. Dis-toi que cette liste n’est pas terminée.