Traverser les secondes à la vitesse d’une tortue, avoir pour seul objectif de voyager jusqu’aux montagnes sauvages de Georgie, et y rester, debout, comme un flambeau que la vie aurait embrasé par ses saveurs, tenue par la foudre, tenue par le goût de l’iode et du sel, logés là, en plein coeur. Traverser les plèvres,Lire la suite « / A bout de souffle / »
Archives de la catégorie : Non classé
/ Hiver /
Une autre que toi, plus vaillante et plus forte. Née de l’ombre sauvage et des boutons de givre. Née du feu qui s’oublie, du ronronnement des braises et chuchotement des arbres. Née de ce temps secret qui allume nos transes, nos prières, nos baisers, nos colères, nos fautes. Née au cœur de l’hiver dans leLire la suite « / Hiver / »
/ Anyway /
Tu ouvres une fenêtre. La musique vient de loin. Sûrement d’un jardin dont le soleil dort. Tu as vendu tout ce qui t’appartenait. Jeté aux loups tous les objets. Ton appartement, tes livres, tous tes meubles. Tu as gardé une brosse à dent. Et cette robe / 1939 / le mariage de ta grand-mère. ToutLire la suite « / Anyway / »
/ Cîmes /
Peut-être que les questions qu’on se pose sont comme des flots dont il faut remonter le cours pour en atteindre le coeur. A contre-courant tu t’épaissis dans la transparence des roches et épouses les creux où l’eau s’affole. Continent sans nom, enclos du jour cerclé de visages masqués et indéterminés. Dans ce flot impénétrable, laLire la suite « / Cîmes / »
/Fugitive/
Une cigarette se tait dans la fraîcheur qui vient. Par la fenêtre, le jour s’étale et vient napper ton corps d’un bleu flouté par la brume. Portant jusqu’à ton cou le murmure des mouettes, la nuit se retire drapée comme une reine dans un contrechamp sans son. Une cigarette se tait dans le vent chahutéLire la suite « /Fugitive/ »
/Johnny/
Tu penses à la probabilité que Johnny Cash vienne s’asseoir à tes côtés, et que dans un murmure plus murmuré qu’un je t’aime enfoui, il te raconte une histoire. N’importe quoi, une histoire. Mince probabilité, un cartésien te dirait même que tu peux rêver. Oui tu sais que tu as le droit de rêver. Peut-êtreLire la suite « /Johnny/ »
/Dans l’échine/
5 septembre 2020 Corps paré pour l’action, indifférent à la contemplation des plages. Rassemblés sur tes lèvres les embruns vibrants sous le poids de l’air. Des fleurs pourpres se dénouent et définissent une danse invisible que rien n’interrompt. Pas même le silence des dunes. Caresse à la bête essoufflée, logée dans l’ombre de toi même.Lire la suite « /Dans l’échine/ »
/Grand bal/
A la surface, une image gondolée de ton corps piqué de lumière et d’embruns. Capture d’un ciel, diaphragme ouvert. De loin tu ressembles à une planche de surf abandonnée. Laissée là, entre deux jetées, en fiancée éternelle auréolée d’un temps sans âge. Les chiens ont déserté les plages et les ports. Tu te vois flotterLire la suite « /Grand bal/ »
/Aube atomique/
Tu entres dans une pâtisserie sans trop savoir ce que tu vas demander. La file d’attente est longue. C’est aujourd’hui la fête des mères. Tu entres dans cette pâtisserie où tu n’entres jamais d’habitude, et tu t’imagines commander un fraisier à la vendeuse. Un beau fraisier rose et dense. Celui qui t’a fait de l’oeilLire la suite « /Aube atomique/ »
/Chips et brouillard/
Tu vois le luxe aujourd’hui c’est peut être de s’autoriser à penser à des choses légères dans un lieu qui te pardonnera d’être qui tu es. Dans la neige ou le sable, sur le bitume ou dans les airs, la vie c’est peut être juste une lettre que l’on s’apprête sans cesse à écrire, duLire la suite « /Chips et brouillard/ »