/Flux/

Finalement, dit-elle, il se peut que je n’ai jamais rien eu d’autre que ça, ce chemin que l’amour a creusé en moi, jusqu’à une petite chambre, pleine de champs dorés et de demeures aux cheminées fumantes, où j’ai déposé ma vie.

/Sunset/

Des instants de vie qui se répètent à l’infini, alors qu’ils ont lieu une seule fois. Invisibles et impalpables. Tu écris au ciel. Tu écris à la boulangère. Tu écris à la terre, tu écris aux morts. A l’invisible et à l’impalpable, tu écris chaque jour. Aux forêts perdues. Tu écris. Aux coeurs des monstres, aux fleurs coupées. Aux silences qui n’en sont pas. Tu écris. Aux bières fraîches, aux souffles chauds, aux fesses nues. Aux portes clés en métal. Tu écris. Aux blessures qui n’en sont plus. Aux chatons qui dansent, aux étés qui avancent. Aux places vides, aux sanctuaires. Tu écris. Aux craquèlements des branches, aux planchers doux. Tu écris. Aux cheveux défaits sur une place vide, un bouquet de pivoines à la place du cœur, tu écris. Impertinente. Insatiable. Dans le fond des petites auberges oubliées, tu écris, quelques amandes fraîches à l’abri, dans le creux de ta main.